Nocturne
Comme si la nuit était finie
Des rêves.
Je cauchemarde les yeux ouverts
Alors que l’insomnie me tue lentement.
Lentement.
Mes doigts sont froids.
Le sang n’y circule plus et
J’ai du mal à les bouger.
Tous les muscles de mon corps ne font plus qu’un
Immense pavé de lave qui me brûle le torse et les jambes.
Un jour je m’envolerais.
Morts multiples
Je sens mes membres se détacher
Au final, ce n’est pas inhabituel
J’ai l’habitude.
Restera la peur de s’endormir.
Mes nuits m’étaient contées
Je suis immobile ;
Le plafond se rapproche.
Les murs se serrent autour de moi pour ne former qu’un petit enclos,
Un cocon d’angoisse.
Je force mes yeux à regarder.
A analyser.
A déjouer les mirages de l’insomnie.
J’ai mal à la poitrine,
Je ne dormirais pas
Ne me reposerais pas.
Et demain, tout sera un peu plus irréel
Et quand la nuit tombera l’angoisse recommencera à monter.
Jusqu’au moment où j’irais me coucher
Pour essayer.
Dis, maman ?
Tu crois que je vais exploser ?