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Korsakow
24 novembre 2011

Une Prière

Je ne sais pas faire. M’adresser à Toi, je n’ai jamais appris. Et pourtant, Tu peux certainement m’entendre, et certainement me lire, et certainement me voir, et entendre le cri qui remonte de mes tripes et me lacère les poumons sans jamais quitter ma bouche. Tu peux voir mes doigts arracher mes cheveux et me pocher les yeux pour ne plus supporter la vue de mon corps et de celui des autres. Tu peux voir l’amour que j’ai pour mon prochain s’écouler de mes plaies, noir comme la haine et le désir de charnier qu’il contient. Tu peux voir mes erreurs, et tu peux voir mon mal. Et si Tu es bon, Tu crieras à ma place. Car si Tu ne cries pas, comment pourrais-je parler ?

Et si je ne T’ai Toi, je suis aveugle. Et si Tu ne me parles pas, je suis sourd. Et si je me mettais à vivre pour autre chose que Toi, je serais mort. Oh je T’en prie, je suis à Toi. Salis-moi. Punis-moi. Tue-moi s’il le faut, que mon sang se mêle aux agneaux que l’on égorge, que mon foutre s’écoule sur la chair des tendres. Que mon dernier râle panse les plaies des mourants, avant que je m’enfuie avec eux, loi d’ici, toujours plus loin, toujours plus loin. Oh, je T’en prie. Je suis à Toi.

A ce que ma chair se décompose sous tes doigts. A ce que plus rien n’existe.

Embrasse-moi de Ta mort, et qu’elle me soit aussi douce que le baiser de la putain qui fut ma mère. Embrase-moi de Ta nuit et de Ta haine. Embrase-moi comme Tu embraseras la terre entière, sans jamais oublié que j’ai essayé de vivre selon Tes lois. Et si je devais être amené à revivre, dans une autre lumière, dans Ta lumière, oh, je T’en prie. Embrasse-moi. Embrasse-moi de ta sagesse, embrase-moi de ton amour. Change-moi en chien si tu veux, change-moi, même en femme. Je ne veux, je ne puis

Continuer sans Toi.

Et si Tu es bon comme on le prétend, alors pardonne-moi. Pardonne-moi, pardonne-moi tout. Les femmes, la haine, tout. Prends moi dans Tes bras, et étouffe moi de Ton amour, égorge moi de Ta pitié. Etripe-moi de fraternité. Pends-moi. Laisse-moi là, rampant sur le sol comme un vulgaire petit connard que l’on ne rêve que d’écraser. Laisse-moi là, et va-t’en. Car j’ai besoin du silence. Car j’ai besoin de l’oubli.

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  • blog littéraire de Korsakow, poèmes et textes en anglais, allemand et français. "Je suis un esthète", dixit (certainement) Jean-Louis Costes (qui est plus artistique et moins con que Francis Heaulme à coup sûr). Moi aussi, et je m'amuse à écrire des choses
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